LArt et l'illusion E. H. Gombrich (Auteur) Guy Durand Poser une question au vendeur. Caractéristiques Voir tout Date de parution. octobre 1996 . Editeur. Gallimard. Format. 17cm x 24cm . Nombre de pages. 404 . Prix standard 50,73 ⏠En stock vendeur partenaire. Livraison Suivie : 3,99 ⏠Livraison à votre domicile avec suivi de votre livraison Livré entre le 26/08 et le
Lart et l'illusion chez Platon 223 mesure oĂč la foule ignorante est incapable de faire le dĂ©part entre l'embellissement et la chose embellie, dans la mesure oĂč elle reporte sur le sujet lui-mĂȘme la beautĂ© des cadences originales qui constituent l'Ćuvre d'art.
Décomurale d'artistes indépendants sur le thÚme Tout Est Une Illusion. Impressions photo, métalliques, sur toile, encadrées, posters et affiches, tentures et +.
Museumof Illusions Paris Accueil - Musee de l'illusion MUSEE DE LâILLUSION PARIS : 98 rue Saint-Denis, 75001 Paris, Tel: 09 73 67 01 27 | info@museedelillusion.fr
Ilest aussi connu pour avoir introduit de maniĂšre active la psychologie dans son domaine, ce qui selon lui est devenu indispensable. On mâa proposĂ© un sujet dâexposĂ© en cours de philo qui est de savoir pourquoi existe-t-il plusieurs styles artistiques, en sâappuyant sur une Ćuvre considĂ©rable de Gombrich, Lâart et Lâillusion.
Cesite vous propose une aide scolaire en philosophie. Ce site s'adresse aux élÚves de Seconde, PremiÚre et Terminale. Ce site s'adresse aux élÚves de Seconde, PremiÚre et Terminale. Résultats pour "l+art+est+il+une+illusion"
LIllusion comique est une piĂšce baroque puisquâelle est prĂ©dominĂ©e par les apparences et par une recherche incessante de la variĂ©tĂ©, du changement. Les spectres animĂ©s par Alcandre dans lâacte I (et tout au long de la piĂšce) sont aussi des apparences.
3Lkv1. Le trompe lâĆil est une technique ancestrale. Cependant, elle a su Ă©voluer avec son temps. Câest pour cela que ce qui se fait aujourdâhui nâa plus rien Ă voir avec ce qui se faisait hier. La toile a Ă©tĂ© remplacĂ©e par le mur, voire le sol. La peinture est devenue aĂ©rosol ou encore craie. Lâartiste nâest plus enfermĂ© dans un atelier, mais crĂ©e au grand jour. LâĆuvre a cessĂ© de se toucher avec les yeux et est devenue interactive. Celle-ci nâest plus enfermĂ©e dans un musĂ©e ou une collection privĂ©e, mais est accessible Ă tous. Lâillusion dâoptique en tant que telle remonte Ă lâantiquitĂ©. Pline Ă©voque la peinture dâun raisin si rĂ©aliste que les oiseaux sây laissaient prendre ». Ce style tomba ensuite pour de nombreuses annĂ©es dans lâoubli. Câest lors de la renaissance que le savant italien LĂ©on Baptista Alberti fit une dĂ©couverte capitale la perspective ! MalgrĂ© sa complexitĂ©, cette thĂ©orie reste une des plus importantes jamais faite en art. GrĂące Ă elle, les toiles devinrent plus rĂ©alistes. Ainsi les peintres atteignirent un point oĂč ils furent capables de tromper lâoptique humaine. Câest le retour du trompe lâĆil. City Skyline Curtains Aujourdâhui, il est encore utilisĂ©. Toutefois, le registre est bien diffĂ©rent de celui de la Renaissance. Une des pratiques modernes de lâillusion dâoptique consiste en le rĂ©alisme magique ». Celui-ci combine un dĂ©cor trĂšs rĂ©aliste tout en admettant des Ă©lĂ©ments extraordinaires. Un de principaux ambassadeurs de cette technique est Rob Gonsalves. Ce dernier rĂ©alise des huiles oĂč deux paysages radicalement diffĂ©rents vont sâentremĂȘler. Ainsi, sous vos yeux la toile se transforme, et câest tout simplement magique. Celles-ci restent au niveau des procĂ©dĂ©s utilisĂ©s relativement classiques ». NĂ©anmoins, elles sont extrĂȘmement originales en ce qui concerne les sujets et les paysages qui se rencontrent. MalgrĂ© ces quelques artistes qui aujourdâhui continuent de rĂ©aliser des Ćuvres en trompe lâĆil, ce genre a aujourdâhui quasiment disparu du monde de la peinture. Cependant, il subsiste, mais dans un tout autre monde, celui du street art. En effet, la rue est le lieu idĂ©al pour rĂ©aliser de nombreuses mises en scĂšnes, parfois plus vraies que nature. DiffĂ©rents types de matĂ©riaux de peinture sont utilisĂ©s, les principaux Ă©tant la craie et les bombes de peinture. Le rĂ©sultat final est dans les deux cas tout aussi Ă©poustouflant. Lâartifice derriĂšre ces illusions est appelĂ© anamorphose. Ainsi, ces reprĂ©sentations ne sont Ă voir que dâun seul point de vue. ObservĂ©es dâun autre angle, elles semblent ĂȘtre complĂštement distordues. Tracy Lee Stum â 3d false floor Du cĂŽtĂ© fĂ©minin, la reine de lâillusion est Tracy Lee Stum. Cette derniĂšre est lâun des piliers du street art. Son style bariolĂ©, rempli de rĂ©fĂ©rences variĂ©es trĂšs pop art » est facilement reconnaissable. Ses crĂ©ations sont mĂȘme parfois mondialement connues. Elle a en effet nouĂ© de nombreux liens, vendant mĂȘme parfois certaines de ses rĂ©alisations. Mais ce nâest pas tout, elle est aussi la dĂ©tentrice du record de la plus grande fresque du monde. Julian Beever Un autre roi » de la discipline est Julian Beever. Ce dernier pratique aussi le dessin Ă la craie. Un placement idĂ©al, du talent artistique, ainsi quâune imagination dĂ©bordante semble ĂȘtre la recette gagnante de cet artiste. Il apprĂ©cie aussi de faire interagir le public avec ses Ćuvres, les rendant ainsi trĂšs abordables et proches de ce dernier. Odeith â âChase your dreamsâ anamorphic toy plane Dans le mĂȘme domaine, mais dâun tout autre style, le virtuose du graffiti 3D, Odeith a de quoi impressionner. Ici, nous abandonnons la craie pour les bombes de peinture. Nous passons du bitume au parpaing. Mais le rĂ©sultat en vaut la peine. Ses crĂ©ations sont dâun cĂŽtĂ© relativement abstraites, mais dans le mĂȘme temps, elles sont dotĂ©es dâun surprenant rĂ©alisme qui a de quoi laisser pantois. Ce virtuose des murs a su au fil des annĂ©es se faire un nom au cĂŽtĂ© des grands. Cela grĂące au un style inimitable et extrĂȘmement crĂ©atif et prĂ©cis. Ainsi, vous lâaurez vu, avec un peu de thĂ©orie, de la couleur et beaucoup dâimagination, un bout de mur dĂ©crĂ©pi, un coin de trottoir ou encore une toile blanche peuvent devenir de vĂ©ritables fenĂȘtres sur un monde, qui semble a portĂ©e de main. Cela nâest cependant que lâĆuvre de vos yeux qui se laissent prendre au piĂšge !
TRADITION, TECHNIQUE ET ILLUSION HĂ©ritĂ© de la marqueterie de bois Ă son apogĂ©e au XVIIIe siĂšcle, Moynat a adaptĂ© ce savoir-faire pour ses malles, ouvrant ainsi une nouvelle voie Ă la maĂźtrise de lâartisanat et de la couleur. La marqueterie de cuir requiert une extrĂȘme patience et une grande prĂ©cision. Chaque piĂšce de cuir est dĂ©coupĂ©e de façon experte selon le motif souhaitĂ©. Lâartisan ajuste lâĂ©paisseur des piĂšces de cuir, les recoupe avant de les assembler bord Ă bord Ă la main jusquâĂ former un trompe-lâĆil. Un tour de force indĂ©tectable Ă l'Ćil et au toucher. Cette technique experte donne l'illusion qu'il s'agit d'une seule piĂšce de cuir, crĂ©ant une Ćuvre d'art unique et symbolisant l'expression la plus parfaite du savoir-faire de la Maison. SAC FLORI M MARQUETERIE Chaque sac Flori est embelli avec un "M" symbolique composĂ© de 18 piĂšces de cuir de tailles et coloris diffĂ©rents. Le thĂšme "M" est un symbole des codes de la Maison Moynat, Marqueterie, et MaĂźtrise de l'artisanat. Chaque piĂšce de ce puzzle de cuir prend sa place pour complĂ©ter la composition gĂ©nĂ©rale. Ce motif gĂ©omĂ©trique rappelle Ă©galement les codes de la typographie Art DĂ©co avec ses angles pointus et ses lignes droites qui cĂŽtoient la forme incurvĂ©e du Flori. Une crĂ©ation mĂ©ticuleuse, inspirĂ©e de l'Art DĂ©co, un enchantement visuel avec une touche de luxe. Lâartisanat est prĂ©servĂ©, tout en sâaffranchissant des conventions lâart de la marqueterie dĂ©voile ainsi toute sa splendeur. LA FABRICATION ARTISANALES DES MALLES COMTEMPORAINES Lire Plus Savoir-faire extraordinaire et matiĂšres rares depuis 1849 Lire Plus L'ART D'UN SAVOIR-FAIRE EXCEPTIONNEL Lire Plus
La peinture baroque est liĂ©e au mouvement culturel baroque qui marque lâEurope, essentiellement au fil des XVII e et XVIII e siĂšcles. Ses reprĂ©sentants les plus fameux viennent dâItalie et des Pays-Bas, comme Caravage ou Rubens, mais parfois aussi dâautres pays europĂ©ens comme la France ou lâEspagne.. Quels sont les thĂšmes du baroque ? Depuis le XXe siĂšcle, les historiens de lâart appellent baroques » les Ćuvres dâart du XVIIe siĂšcle caractĂ©risĂ©es par des thĂšmes comme lâillusion, la mĂ©tamorphose, les courbes, le foisonnement du dĂ©cor, lâouverture sur lâinfini. Câest rĂ©cemment que le terme baroque » a Ă©tĂ© adoptĂ© par lâhistoire littĂ©raire. Qui est lâinventeur du baroque ? Le terme baroque » dans son sens actuel, comme la plupart des pĂ©riodes ou dĂ©signations stylistiques, a Ă©tĂ© inventĂ© postĂ©rieurement par la critique dâart câest Heinrich Wolfflin qui impose cette catĂ©gorie esthĂ©tique en 1915 dans ses Principes fondamentaux de lâhistoire de lâart et non par les artistes des XVI e et Quels sont les thĂšmes prĂ©fĂ©rĂ©s des artistes baroques ? Le thĂšme le plus abordĂ© est le thĂšme religieux mais les artistes baroques aiment aussi parler de la mort et utilisent frĂ©quemment lâillusion dans leurs Ćuvres. Le théùtre est le lieu de lâillusion par excellence. Quels sont les principaux thĂšmes du classicisme ? 2 Les principaux thĂšmes du Classicisme Recherche de la symĂ©trie, de lâharmonie et de la raison aussi bien dans la crĂ©ation artistique que dans lâutilisation de la langue française. VolontĂ© de vraissemblance RĂšgle des trois unitĂ©s au théùtre. Quelles sont les principales caractĂ©ristiques du classicisme ? ClartĂ©, rationalitĂ©, sobriĂ©tĂ©, simplicitĂ© et cohĂ©rence en sont les maĂźtres mots. Le classicisme se caractĂ©rise Ă©galement par une maĂźtrise de lâexpression et un idĂ©al harmonique dâordre, de naturel et de symĂ©trie. Quels sont les procĂ©dĂ©s du classicisme ? Le mĂ©lange des registres comique et tragique âȘlâutilisation dâun langage hyperbolique âȘla multiplication des enjambements et lâusage du rythme ternaire en poĂ©sie. Quâest-ce que le mouvement littĂ©raire du classicisme ? Le classicisme se dĂ©finit comme un mouvement culturel et artistique, dont les Ćuvres ont atteint le statut de modĂšle. Les auteurs classiques cherchaient Ă imiter les auteurs anciens, tels Sophocle ou Euripide, quâils considĂ©raient comme des modĂšles. Quel courant sâoppose au classicisme ? Le xviie siĂšcle français est marquĂ© par la succession de deux courants artistiques qui sâopposent le baroque et le classicisme. Impliquant deux visions du monde contradictoires, ces mouvements sâexpriment Ă©galement dans des formes littĂ©raires qui leur sont propres. Câest quoi le baroque littĂ©raire ? Mouvement littĂ©raire qui dĂ©bute en 1560 et se termine un siĂšcle plus tard. Il se caractĂ©rise par la prĂ©dominance de lâimagination, de la fantaisie et du refus des normes classiques. Quelle est la diffĂ©rence entre classicisme et baroque ? LâĆuvre classique se prĂ©sente en diffĂ©rents plans parallĂšles, tandis que lâĆuvre baroque cherche la profondeur. Rubens prĂ©fĂšre lâagitation, son tableau est mouvementĂ©. La scĂšne semble mĂȘme continuer hors du cadre. Celui de Poussin est calme, tout est prĂ©sent dans le champ de vision. Quâest-ce qui oppose le baroque et le classicisme ? Le xviie siĂšcle est traversĂ© par deux styles artistiques, le baroque et le classicisme, qui expriment deux visions du monde fondamentalement opposĂ©es au mouvement perpĂ©tuel et aux jeux infinis de lâillusion baroque sâoppose le goĂ»t classique des compositions stables et Ă©quilibrĂ©es. Comment le baroque est nĂ© ? Le baroque est nĂ© en rĂ©action contre lâaustĂ©ritĂ© protestante. Il est attachĂ© Ă une conception dâun monde instable, dâun monde en transformation incessante. Quelle est la diffĂ©rence entre le classicisme et le romantisme ? Le style des classiques est noble, toujours conventionnel, riche en thĂšme et images mythologique et pour cela trĂšs Ă©loignĂ© de la sensibilitĂ© moderne. Pour les Romantiques, la vie est un mĂ©lange de violence et de sensibilitĂ©, de beautĂ© et de laideur. Ce qui compte est la vraisemblance plutĂŽt que la biensĂ©ance. Quel est le mouvement opposĂ© au classicisme ? Le xviie siĂšcle français est marquĂ© par la succession de deux courants artistiques qui sâopposent le baroque et le classicisme. Impliquant deux visions du monde contradictoires, ces mouvements sâexpriment Ă©galement dans des formes littĂ©raires qui leur sont propres. Quel mouvement littĂ©raire sâoppose au classicisme ? Le romantisme est un mouvement majeur qui sâest manifestĂ© dans toutes les formes dâart au cours des XVIIIe et XIXe siĂšcles, dâabord en Angleterre et en Allemagne, puis en France et partout en Europe. Il sâoppose au classicisme et, tout en hĂ©ritant des LumiĂšres, il rejette son rationalisme. Qui a créé le baroque ? UtilisĂ© particuliĂšrement en peinture, architecture ou encore sculpture, le baroque dĂ©finit une esthĂ©tique qui domine lâirrĂ©gularitĂ©, le changement de formes et le mouvement. NĂ©e en Italie, la musique baroque est reprĂ©sentĂ©e en Italie par le compositeur Claudio Monteverdi 1567-1643. Qui est le plus grand musicien baroque ? Bach 5 choses Ă savoir sur le plus grand compositeur de lâĂ©poque baroque. Quels sont les compositeurs de lâĂ©poque baroque ? Compositeurs français Abraham Blondet 1560 â 1634 RenĂ© MĂ©zangeau 1568 â 1638 Jacques Cordier 1580 â 1653 Jean de Bournonville 1585 â 1632 Jean Boyer 15.. â 1648 Nicolas FormĂ© 1567 â 1638 François Richard 1580 â 1650 Nicolas Signac 1585 â 1645 Quel est le but de lâart baroque ? Lâart baroque est un art du mouvement, qui affectionne les lignes courbes, qui aime les contrastes et les jeux de lumiĂšres. Câest un art qui théùtralise. Son but est de charmer, de surprendre et dâĂ©mouvoir. Ă partir de traits communs, il sâest adaptĂ© Ă la sensibilitĂ© particuliĂšre des pays oĂč il sâest imposĂ©. Quel est lâobjectif du mouvement baroque ? Lâart baroque prĂŽne la libĂ©ration de lâimagination et des Ă©motions. LâesthĂ©tique du spectaculaire est largement partagĂ©e par les auteurs qui accordent une place significative Ă la figure fantastique du monstre. Cet art sâaffranchit Ă©galement des rĂšgles et refuse toute codification, notamment au théùtre. Quelle est le but de lâart baroque ? CaractĂ©risĂ© par le goĂ»t du mouvement, de la dramatisation, de lâexubĂ©rance dĂ©corative, le baroque est un paradigme esthĂ©tique complexe qui a pour but de surprendre et dâĂ©mouvoir les spectateurs. Mouvement de grande ampleur, il sâest rapidement rĂ©pandu de lâItalie vers les grands pays dâEurope. Pourquoi lâIllusion comique est une piĂšce baroque ? LâIllusion comique est une piĂšce baroque puisquâelle est prĂ©dominĂ©e par les apparences et par une recherche incessante de la variĂ©tĂ©, du changement. Les spectres animĂ©s par Alcandre dans lâacte I et tout au long de la piĂšce sont aussi des apparences. Quels sont les trois grands principes du classicisme ? Contrairement aux auteurs baroques, les auteurs classiques ont le souci de lâĂ©quilibre et de la mesure câest au nom de la raison et de lâordre que les dramaturges classiques respectent la rĂšgle des trois unitĂ©s action, temps, lieu, de la vraisemblance et de la biensĂ©ance. Nâoubliez pas de partager lâarticle !
Culture gIllusionVoici une illusion dâoptique qui risque bien de vous retourner le cerveau. Lâincroyable effet Thatcher dĂ©montre Ă quel point notre esprit est capable de modifier notre perception. MĂȘme si elle est prĂ©sentĂ©e Ă lâenvers, la photo a lâair complĂštement normale au premier regard. Un simple visage, rien de plus. Et pourtant, retournez lâimage et vous dĂ©couvrez soudain une vision dâhorreur la face que vous croyiez si normalement constituĂ©e est en rĂ©alitĂ© un collage cauchemardesque, destinĂ© Ă tromper votre esprit. Si vous nâavez pas repĂ©rĂ© ce piĂšge au premier regard, vous ĂȘtes victime de lâeffet Thatcher, un phĂ©nomĂšne observable mĂȘme chez les cerveau, machine Ă identifier les visagesNotre cerveau est construit pour reconnaĂźtre les visages. En tant quâespĂšce hautement sociale, et mĂȘme pour de simple raisons de survie, il est crucial pour nous de savoir identifier les formes rudimentaires dâun visage au sein dâune foule de dĂ©tail. Que ce soit pour identifier un proche ou dĂ©tecter un prĂ©dateur, ce savoir-faire est inscrit au plus profond de nos gĂšnes. Il trouve dâailleurs son paroxysme dans la parĂ©idolie, qui nous amĂšne Ă voir des visages dans les objets du ThatcherToutefois, la façon dont le cerveau traite lâinformation peut parfois sembler bien Ă©tonnante. En tĂ©moigne lâeffet Thatcher. Cet effet a Ă©tĂ© mis en lumiĂšre pour la premiĂšre fois en 1980 par le professeur de psychologie Peter Thompson sur un portrait du Premier ministre britannique, Margaret Thatcher d'oĂč le nom. Il dĂ©montre que face Ă une image de visage retournĂ©, notre esprit a beaucoup plus de mal Ă identifier des modifications locales, des anomalies dans le de mettre cet effet en Ă©vidence, Thompson a conçu des collages de visages oĂč certains Ă©lĂ©ments Ă©taient inversĂ©s. En retournant la photographie finale, on se retrouve donc avec un visage Ă lâenvers, oĂč la bouche et les yeux sont reprĂ©sentĂ©s Ă lâendroit. Une anomalie que notre cerveau semble bien en peine de dĂ©tecter. MĂȘme une fois le tour rĂ©vĂ©lĂ©, il demeure difficile de voir la photographie autrement que comme un portrait tout Ă fait phĂ©nomĂšne observable chez les primates non-humainsUne Ă©tude menĂ©e en 2009 a dĂ©montrĂ© que lâeffet Thatcher Ă©tait Ă©galement observable chez les primates non-humains. LâexpĂ©rience nâa rĂ©vĂ©lĂ© aucune diffĂ©rence de rĂ©action entre une image trafiquĂ©e et une image non-trafiquĂ©e, suggĂ©rant que ce phĂ©nomĂšne nous viendrait directement de nos ancĂȘtres simiesques. Un effet qui ne manque pas de nous retourner le cerveau !
Lâart entre illusion et realite Sâil est une idee qui semble aller de soi aujourdâhui, câest bien que lâidee que lâart est un moyen dâevasion. Elle va tellement de soi, que la plupart dâentre nous ne faisons meme plus la difference entre les productions de la societe de consommation qui ont pour vocation le divertissement et les creations artistiques qui impliquent, de la part de leur createur, comme de la part de lâamateur dâart, un veritable investissement, voire une vraie voyons dans lâart une sorte de moyen de nous procurer des extases colorees, des extases musicales dont la seule fonction serait de faire oublier cette realite terne, brutale dans laquelle nous vivons. Lâamour de lâart et lâeloge de la fuite un seul et meme combat ! Cependant, câest oublier les efforts surhumains deployes par lâart pour denoncer, depasser, elever, transfigurer la realite elle-meme. Câest aussi oublier une constante, souvent retenue dans lâopinion, selon laquelle lâart veritable, câest celui qui est sense faire passer un message », etre un art engage », ce qui contredit completement lâhypothese quoi bon chercher a se battre contre lâignominie du monde, contre la betise de notre societe avec de la toile, des chansons, de la musique, des images, si le but de lâart est seulement la fuite eperdue ? La question de fond est donc de savoir quel rapport lâart entretient avec la realite, si il est dans son essence de la delaisser, si il est de son essence de chercher a la montrer sous un autre jour, ou si peut-etre, lâart cherche a agrandir notre perception du reel. Lâart nous detourne-t-il de la realite ? A. Dimensions et degres de realite Cette question est piegee si nous ne prenons pas garde de preciser le concept flou de realite ». Si nous ne le faisons pas, nous allons nous egarer sans plus avoir en vue ce dont il est question ici. 1 Partons de lâopinion commune. Le plus souvent, la realite » est un mot qui est employe dans lâattitude naturelle pour designer lâordre des faits et lâordre des choses en tant quâil est separe de moi, quâil existe en soi, quâil est independant de moi et surtout quâil sâimpose massivement a moi. Lâattitude naturelle est spontanement chosique, et comme elle pense la realite a partir du concept de chose, elle la voit dâabord comme materielle. Je dis que la table est reelle, parce que je me cogne dedans. Je me rends au bureau et je dois retourner dans ce lieu plutot gris, affronter ce chef de service raleur, lâambiance execrable du travail. Câest ma realite » de tous les jours. texte Il y a moi et les autres, moi et ma femme, ma belle-mere, mon patron, mon chef dâequipe, ma belle ? ur et ce cousin casse-pieds toujours la pour emprunter quelque chose sans jamais le rendre ! Ma realite quotidienne, câest ce monde de conflits permanent, cet ennui, cette grisaille, avec parfois quelques bons moments, une sorte de repit dans la lutte quotidienne. Ma realite, câest lâangoisse de parvenir a boucler mes fins de mois, de recevoir encore des factures imprevues, câest dâapprehender la situation de mon fils, de ma fille en etudiants, câest de mâinquieter pour leur avenir. Câest lâagression que je subis tous les jours a travers les evenements de lâactualite qui ne fait que confirmer le sentiment que je suis bien dans un monde de lutte, de separation, de rivalite, de violence, dans un monde qui est reel par la difficulte dây vivre, par lâeffroi permanent que lâon y eprouve. Cette realite est tres humaine, et cette representation de la realite est tellement conflictuelle, violente, cruelle, que le sens commun adjoint souvent au mot realite un qualificatif la dure realite du monde! Nous allons donner un nom a cette realite, nous lâappellerons realite empirique, ce qui souligne quâelle est posee au niveau de la sensation, mais surtout a travers une dâopposition brutale entre le sujet et lâobjet, entre moi est le choses contre lesquelles je bute, entre moi et les personnes contre lesquelles je bute aussi, contre tout ce qui est dans lâordre de ces evenements quâil faut affronter, et devant lesquels je dois finalement mâincliner. Il y a un implicite dans la representation de la realite dans lâattitude naturelle. Que voulez-vous mon bon monsieur, câest comme ca ! Câest la realite et on nây peut rien ». On ne fait que subir cette realite. La realite, câest oppressant par nature. Elle est terne, monotone, abrutissante, souvent absurde, mais câest comme ca, il faut sâincliner. Ce defaitisme, on le sent deja tres present chez lâeleve qui apprehende dâentrer sur le monde du travail au lycee, on est un peu protege, mais une fois quâon en sort, câest la dure loi de la realite ! La loi de la jungle, la lutte pour la vie. Alors, il faut sâarmer et etre pret a combattre ! Il est sous-entendu que la realite, telle que nous la pensons dans lâattitude naturelle, tient dans une formule, la vie est une lutte. Comme si seuls les plus fort pouvaient sâen tirer, tandis que les plus faibles devaient etre broyes. Le mot meme de realite, prononce dans lâopinion nâa pas du tout de connotation positive, câest plutot un constat accablant. Il implique aussi une conception du sens de la vie qui est dâun impayable conformisme a en croire tous ces gens qui se disent realistes », tout ce qui compte, câest de sâintegrer » a la societe, de mettre en place chacun comme une brique dans un mur like a brick in the wall, Pink Floyd ! . Les implications de cette representation de la realite sur la valeur attribuee a lâart sont tres claires. A partir du moment ou on pense la realite de cette facon, on est oblige de trouver une porte de sortie pour evacuer le malaise et la difficulte a exister dans cette realite. Il faudra donc justifier la fuite et lâart nous donnera une jolie porte de sortie, qui plus est, une porte de sortie socialement admissible. De la a voir dans lâart seulement une sorte de vengeance et de compensation contre la realite, il nây a quâun pas qui sera vite franchi. Cependant, avant dâexaminer ces consequences, il nous faut examiner le fondement de cette representation. La realite empirique nâexiste pas toute seule. Ce nâest pas une idee innee » que celle de la realite empirique. Elle est constituee de lâinterieur par la conscience. Elle est pensee, choisie, voulue, elle est aussi lâeffet dâun conditionnement social. Cela nous lâoublions trop souvent. Nous pensons que la realite va de soi. Comme si lâensemble des choses qui ont une existence objective, lâensemble de tout ce qui peut faire lâobjet dâune constatation ne faisait jamais intervenir notre propre subjectivite. Mais a y regarder de pres, chose », existence objective », constatation », tout cela nâexiste que dans la conscience que jâen prends. texte Et comment ? En entrant dans la vigilance. Je mâeveille le matin, je chasse les brumes du reve, je me dis quand câetait desagreable, ouf, ce nâetait quâun reve ! » Je reprends pieds dans ce que jâappelle la realite » en revenant a lâetat de veille. Je dis que la chaise au pied du lit est reelle », parce que je ne reve pas. Mon chien peut la faire tomber, mon petit frere peut la deplacer. A lâetat de veille, les choses nâapparaissent pas et ne disparaissent pas toutes seules. Elles sont plantees la, et je dois en tenir compte. Une chose, ce nâest pas une simple image. Cependant, ce que jâoublie, câest que la subjectivite est encore la dans lâetat de veille, justement dans la maniere dont jâapprehende le reel. La chaise est reelle pour Jacques, comme moi, car il est lui aussi dans la veille, parce quâil peut y avoir entre nous un consensus dâexperience pour la decrire. Lâobjectivite des choses, des faits, des evenements est fondee sur lâintersubjectivite. Elle suppose des observateurs humains, une experience humaine, un systeme nerveux humain. Un peuple dâabeille nâaurait pas du tout la meme definition de la realite que la notre. Lâabeille nâest pas sensible aux memes couleurs que nous. Mais le peuple dâabeilles pourrait avoir, comme pour nous, une definition de la realite a partir du consensus dâexperience des abeilles. Ce que nous appelons reel est le resultat dâun consensus present dans la conscience collective. Câest ce consensus que lâon appelle notre realite. Au Moyen-Age, en Occident, il paraissait realiste de penser que la Terre etait plate, que les moustiques pouvaient apparaitre par generation spontanee dans lâeau croupie. Dans les temps modernes, il est realiste dâadmettre que la terre est ronde, de penser quâil nây a pas de generation spontanee dâorganismes. Ce que nous appelons reel est determine par le savoir admis et les paradigmes recus. Ce que nous appelons la science est fondee sur lâapproche objective de la connaissance. De la science, nous attendons la confirmation de la realite de tel ou tel phenomene ou de son irrealite. Quand je dis que ma chaise est reelle, jâattends une confirmation objective de la part de la theorie scientifique. Bon, cela marche, on me dit quâelle est faite de molecules qui ont des proprietes objectives. Mais le savoir que la science nous donne est aussi relatif. Il depend dâun consensus passe entre les membres de la communaute des savants et ce consensus est historique. De plus, il nâest meme pas evident que ce que le sens commun tient comme reel, le scientifique le tienne aussi pour reel. Du point de vue qui est le mien a lâetat de veille, la chaise est dure, solide, resistante. Mais au niveau le plus subtil de la matiere, ce nâest que du vide en mouvement, un champ, qui ne fait quâapparaitre dur et solide du point de vue de lâetat de veille de lâobservateur. Or cette realite » dont parle la science est aussi incertaine. On ne saura jamais definitivement ce quâelle est. Bref, cette realite » des gens soi-disant realistes », elle est bien trop petite pour etre la Realite ! Pour rendre justice a la realite, je ne peux pas seulement compter sur la representation objective. Il est par contre indispensable de considerer toute la complexite de lâexperience subjective. Et si notre perception habituelle dans la vigilance etait bornee ? Tronquee ? Appauvrie ? texte Et si notre vision etriquee de la realite venait de la ? Et si la realite etait de part en part subjective ? Que se passerait-il si notre perception etait completement changee ? Que se passerait-il si la coupure drastique entre sujet/objet prenait fin ? Si notre perception etait bien plus eveillee quâelle nâest ? Notre conception de la realite ne pourrait-elle pas alors etre completement modifiee ? Et puis, juste une idee est-ce que, par hasard, changer notre perception du reel, est-ce que ce nâest pas ce quâau fond lâart recherche ? B. Lâart et lâeloge de la fuite Pour lâinstant, laissons libre cours a lâopinion commune. Lâart, dit-on, est a meme de nous procurer des moyens dâevasion. Il lâest dâautant plus que nous avons fait de la realite une prison, ce qui suppose necessairement des moyens dâevasion. . 1 Pour echapper a une realite bien trop decevante, on se tourne donc vers une representation qui releve du fantasme. Câest un peu comme si, par le biais de lâart, nous cherchions a reintroduire le monde du reve dans lâetat de veille. Dâou lâidee que lâart est la pour transporter le spectateur dans un autre monde, un monde qui nâest pas le monde reel, mais un monde irreel, tisse par le desir. Le cinema est en ce sens le prototype postmoderne de lâart comme eloge de la fuite. Dans la salle obscure, le spectateur se coupe de la realite, il laisse les soucis, les angoisses, la lutte continuelle de sa vie quotidienne pour se donner lâextase dâun reve eveille. Les images qui defilent sur lâecran, ces images qui nous emportent dans une courte hallucination, nous tirent dans un monde autre que le monde reel avec toutes ses miseres. Voir la delicieuse Julia Roberts dans Pretty woman dans sa condition de prostituee metamorphosee en femme du monde au bras dâun playboy richissime, câest grisant. Câest un conte de fees, cela fait rever, rever celui ou celle qui se retrouve seul le soir, qui a du mal a se regarder dans le miroir et dont la vie est desesperement miserable et sans amour. Câest une douce ivresse et une evasion. Un roman peut jouer le meme role, inviter lâimagination du lecteur dans un autre monde, ou tout est plus juste, plus sense, un monde ou la cruaute est abolie, ou la noblesse du c? ur est recompensee. Ce que lâon trouve rarement dans le monde reel. On en dira autant du ravissement procure par la musique, de ces extases qui font que le temps dâun concert, on se sent transporte dans un autre monde, reconcilie avec toutes choses ; avant que la trivialite reprenne le dessus, que la concierge vous injurie pour avoir laisse la poubelle sur le palier, avant que lâon constate que la baignoire a une fuite et quâil est impossible dâobtenir le plombier ! Bref, avant que la realite nous rattrape !! avec le poids de ses soucis, des ses urgences, et le tourbillon de ses luttes permanentes. Et quand la vie reelle est insupportable, on peut decider dâaller camper a demeure dans lâirreel passer sa vie au cinema, sâenfermer dans les livres, hanter les salles de concert. Il y a des auteurs qui ont mis cela en pratique pour en faire une regle de vie fondee sur lâeloge de la fuite. Kundera titre lâun de ses romans La Vie est ailleurs. Arthur Miller se donnait comme regle de vie la fuite devant la realite dans la recherche des formes du plaisir. Câest un lieu commun de la postmodernite nous avons besoin de rever et ce besoin trouve sa realisation dans lâart. Le titre du livre de G. Bachelard Lâart de rever est un manifeste de notre temps. Nous nâavons aucun mal a regarder lâart comme une evasion toute notre culture de la consommation nous y encourage en permanence, elle qui exalte les fuites exotiques, les extases psychedeliques, les evasions romantiques, les sublimes delires de la science-fiction⊠contre la laideur grise de la realite dans laquelle nous vivons dâordinaire. Nous avons besoin dâun au-dela de la vie pour nous faire oublier la vie. Mais fuir la realite, nâest-ce pas la le signe dâun profond malaise installe au c? ur de la vie ? Cette representation de lâart nâa-t-elle pas un caractere nevrotique ? Le besoin de fuir la realite dans lâart nâest-il pas le symptome dâune sorte de maladie de la vie ? Les theses de Nietzsche sont sur ce point assez radicales. Dans un monde domine par la representation objective de la science, dans un monde ou la verite devient accablante, dans un monde ou le nihilisme montre son visage hideux, nous avons, dit Nietzsche, besoin de lâart pour nous sauver de la verite ». Lâart masque la verite blessante du monde, il est le terreau dâillusions qui permettent a la vie de supporter sa propre realite. Nietzsche justifie lâart comme illusion en disant que sans illusion, la vie serait insupportable, lâillusion repondrait alors a une necessite de survie et lâart serait donc une sorte dâexutoire, permettant de conjurer les tendances du nihilisme. Notre monde postmoderne est-il a ce point malade quâil ne puisse rechercher dans lâart quâune compensation ? La these de Nietzsche trouve un prolongement remarquable dans les vues dâune autre psychologie du soupcon, celles de Freud lâartiste, comme le nevropathe cherchent lâun et lâautre dans lâart lâexpression des fantasmes inconscients. La quete eperdue du desir sexuel nâobeit quâau principe du plaisir qui gouverne les pulsions. Parce que le desir ne trouve pas de satisfaction dans la realite empirique, le sujet tend a compenser la frustration dans les marges, dans le reve. Lâartiste, comme le nevropathe, sâetait retire loin de la realite insatisfaisante dans ce monde imaginaire », mais Freud dit tres etrangement, que lâartiste, par la creation peut reprendre pied dans la realite » ? , tandis que le nevropathe est condamne a rester dans la sphere privee de ses fantasmes, pour leur donner une satisfaction imaginaire. Il ne fait aucun doute que Freud ne remet pas un seul instant en question la realite empirique. Freud prend pour argent comptant la representation de la realite de lâattitude naturelle. Câest a partir de la quâil pose son principe de realite en opposition avec le principe du plaisir. Il est clairement entendu que la realite insatisfaisante » est la seule realite et que la vie sociale nâest possible que si le nevropathe est ramene par les efforts de la civilisation » a sây adapter. texte Il nây gagnera pas le bonheur, mais au moins il sera mieux integre » au monde reel, a ses limites, a ses contraintes, ses violences, a son caractere definitivement insatisfaisant. Câest la dure experience vitale » de la realite qui oblige lâhomme a apprendre a renoncer au desir, a comprendre que la realite est indifferente a ses desirs. Il faut donc hermetiquement separer le fantasme du monde onirique, etat de reve et son caractere hallucinatoire, de la vie pratique etat de veille reglee par les principes de la morale, lâautorite des lois. Il sâensuit que la psychanalyse freudienne, a partir du principe de realite, considere la folie comme une deviance, ou meme une regression vers le mode de comportement domine par les pulsions inconsciente, pulsions qui ne connaissent quâune loi, le principe du plaisir. Lâinteret que le nevropathe porte a lâart est donc ambigu en apparence, il semble y chercher la beaute, lâelevation et la grandeur, la celebration de la vie. Mais pour Freud, la beaute nâest quâune prime de seduction ». Lâinteret esthetique est plus trivial les ? uvres dâart » sont les satisfactions imaginaires de desirs inconscients, tout comme les reves ». Ce qui sourdement nous attire dans lâart, ce qui attire le nevropathe vers lâart, câest la liberation du principe du plaisir, lâeffet de compensation imaginaire quâil permet. La realite est decevante, la vie est frustrante, mais il y a lâart pour nous en delivrer pour nous permettre de rever, de satisfaire sur le plan imaginaire les desirs inconscients. Lâartiste sâen tire mieux que le nevropathe, il peut compter sur la sympathie des autres hommes, etant capable dâeveiller et de satisfaire chez eux les memes inconscientes aspirations du desir ». Creer est pour lui une delivrance, car il peut sublimer ses pulsions, sous la forme dâune ? uvre et dâune certaine facon, il devrait alors pouvoir trouver le chemin » du retour a la realite, et etre plus adapte ». Lâart, dans sa pratique, peut ainsi avoir fonction therapeutique de reeducation » a la realite » ! 2 Et bien, câest contre cette realite » que lâart lui-meme sâest revolte ! Contre cette realite objective, cette realite auquel il ne faudrait que ce conformer sans la changer, parce quâelle est habillee en costume cravate parce quâelle allonge des chiffres et des statistiques en prenant des airs serieux et convenus, cette realite des technocrates epris dâordre social, de productivite et de systeme. A bas le realisme petit-bourgeois et sa techno-science, vivre le surrealisme ! Comment sâest affirme en effet le surrealisme ? Par une opposition a toutes les conventions sociales, logiques et morales. Pour casser cette fausse coherence de la realite », le surrealisme a trouve son inspiration dans les puissances inconscientes de la vie, lâinstinct, de desir et la revolte, parce quâil cherchait, selon la definition dâ Yvan Goll la transposition de la realite sur un plan superieur ». Le plan artistique. La realite peut-etre elevee a sa majeste fondamentale, a ses dimensions cachees, de telle sorte que la Vie se trouve elle-meme, sans plus se chercher au-dela dâelle-meme lâau-dela, tout lâau-dela est dans cette vie ». Or, lâau-dela trouve dans cette vie, câest son immanence radicale. A. Breton lâexprime tres clairement Tout ce que jâaime, tout ce que je pense et ressens, mâincline a une philosophie particuliere de lâimmanence dâapres laquelle la surrealite serait contenue dans la realite meme, et ne lui serait ni superieure ni exterieure. Et reciproquement, car le contenant serait aussi le contenu. » Et cela veut nettement dire que si lâart a une quelconque valeur, câest pour autant quâil permette a la vie et lâintelligence de se rencontrer dans une ? uvre Câest dire si je repousse de toutes mes forces les tentatives qui, dans lâordre de la peinture comme de lâecriture, pourraient voir etroitement pour consequence de soustraire la pensee de la vie, aussi bien que de placer la vie sous lâegide de la pensee ». Lâart doit pouvoir faire surgir un monde sous le detail le plus insignifiant, une profondeur inouie de la rencontre dâun papier dans le caniveau et dâune roue de bicyclette, dâun foulard qui tombe sous les pas dâun inconnu, un monde de coincidences, de rapprochements, de mysteres et de signes le surreel texte au c? ur du reel. La metapoesie en lieu et place de la perception de la soi-disant realite » pour sâeveiller a la perception et a la Realite, comme dirait Stephen Jourdain. Meme si la cause etait entendue et quâeffectivement nous nâavions plus dâautre interet pour lâart que le besoin dâaller dormir en fuyant la realite, il y aura toujours des artistes pour nous empecher de dormir, en nous renvoyant, comme une paire de gifles, les images insoutenables de cette realite dont nous ne voulons plus. Le peintre qui choisit de montrer lâabime de lâhorreur des camps de concentration, lâecrivain qui trempe sa plume dans le sang pour decrire page apres page ce quâa ete lâecrasement de la vie dans un regime totalitaire, ne cree pas pour offrir un gentil moyen dâevasion. Il y a des cris de revolte que nous avons besoin dâentendre pour nous sortir de la torpeur douillette de nos habitudes. Lâart engage en ce sens, procede exactement a lâinverse de la recherche dâune fuite, dâun exercice parfois desespere de lucidite. Picasso nâa assurement pas peint Guernica pour proposer une sorte dâevasion, mais pour faire exploser sur la toile la violence de la guerre civile en Espagne. Le cinema, que lâon devalue communement en y cherchant seulement le di-vertissement, la possibilite de se de-tourner de la realite, a aussi cette vertu. Dans Il faut sauver le soldat Ryan, Spielberg ne menage personne et nâidealise rien, il ne fait pas lâapologie de la guerre et ne propose pas une esthetisation seduisante. Il ne donne pas a rever. Cette realite pathetique de la guerre elle est la, celle du champ de bataille, des soldats morts, des membres coupes, du sang repandu, des maisons detruites, des femmes et des enfants qui pleurent, du carnage. Celle de lâabsurdite dâune mission ou on envoie une compagnie dâetre humains a lâabattoir pour sauver un homme. La scene du debut est a ras de terre, dans le champ de vision du soldat. On nâa pas le zoom panoramique pour contempler tout cela de loin. Le sang gicle de tous les cotes avec les eclats dâobus et les balles de mitrailleuse. Pour vous donner la nausee et vous vider de toute vision idealisee de la guerre, câest radical. Si lâart etait seulement fait pour nous detourner de la realite, alors il faudrait beaucoup sabrer dans la creation artistique pour parvenir a ne conserver que le superflu pour continuer a croire que lâart est une forme dâevasion ! peut-etre justement sabrer ce qui est le plus representatif, et peut-etre meme eliminer lâessentiel de lâart contemporain. Ne retenir que le superflu reviendrait alors a croire que lâart et le divertissement ne sont quâune seule et meme chose. Mais le divertissement et lâart nâont pas la meme finalite, ni la meme origine. Le propre de la societe de consommation et le caractere le plus saillant de la postmodernite, resident la promotion du divertissement. La consommation fait de lâobjet, un objet dâusage qui nâa quâune duree ephemere, qui est jete, detruit assez vite apres avoir ete produit et consomme. Il est par essence rapidement obsolete, demode. A la difference, lâ? vre dâart est creee pour sâinstaller, comme le dit Hannah Arendt, dans une immortalite potentielle, soustraite a la temporalite de la consommation, comme a la temporalite de lâaction. Parmi les choses quâon ne rencontre pas dans la nature, mais seulement dans le monde fabrique par lâhomme, on distingue entre objets dâusage et ? uvres dâart ; tous deux possedent une certaine permanence qui va de la duree ordinaire a une immortalite potentielle dans le cas de lâ? uvre dâart. En tant que tels, ils se distinguent dâune part des produits de onsommation, dont la duree au monde excede a peine le temps necessaire a les preparer, et dâautre part, des produits de lâaction, comme les evenements, les actes et les mots, tous en eux-memes si transitoires quâils survivraient a peine a lâheure ou au jour ou ils apparaissent au monde, sâils nâetaient conserves dâabord par la memoire de lâhomme, qui les tisse en recits, et puis par ses facultes de fabrication ». Lâart ne se range pas dans la categorie des objets qui alimentent le circuit de la relation entre les besoins vitaux et leur satisfaction sur le marche economique. Les oeuvres dâart sont dâemblee inscrites dans le champ de la Culture et ne sont pas redevables directement du domaine dâinteret de lâhomme vital. Des ? uvres dâart il faut dire, que, non seulement, elles ne sont pas consommees comme des biens de consommation, ni usees comme des objets dâusages mais elles sont deliberement ecartees des proces de consommation et dâutilisation, et isolees loin de la sphere des necessites de la vie humaine ». Il faut dire que nous vivons dans une societe qui a fait de la promotion du divertissement, non seulement une industrie prospere, mais qui entend aussi nous persuader quâil est une forme de culture. Culture de masse. Tout ce qui est superficiel, leger, petillant, fluo, tout ce qui joue sur la derision, lâimmediat, la mode, le jeu des images et les images du jeu, est tres postmoderne. Lâart qui cadre donc le mieux avec le monde de la consommation, câest lâart derisoire, lâart qui ne fait que jouer la provocation, qui cherche le gag, comme dans les pitreries bouffonnes de la publicite. Il est ainsi entendu, pour tous ceux qui ont ete soigneusement conditionnes par les valeurs de la societe postmoderne, que les artistes ne font que sâamuser ». Pour le telespectateur, il nây a pas de difference entre ces jolies jeunes filles a peine pubere que lâon presente sur les plateau tele dans les emissions de variete, un micro a la main pour faire danser et se pamer de plaisir les moins de douze ans et un ecrivain ou un sculpteur de renom. On le dit. Ce sont tous les artistes » ! Ils sont la pour nous divertir » ! La preuve, ils passent a la tele ! Ils defilent en images a la tele, soumis aux memes lois que toutes les images. Ils sont aplatis dans les images et leur defile incessant. La tele, il faut que cela bouge sans cesse, comme les images oniriques du reve, la tele, cela marche dâautant mieux que cela ressemble a du reve, que cela permet de fuir la realite. Pour lâhomme vital, y a-t-il une vie apres la tele ? Non. Le plaisir de la postmodernite sa culture ? câest la vie coincee devant la tele, câest-a-dire la vie qui reve la vie⊠au lieu de la vivre. C. Les fetes du sensible et les noces du reel De ce point de vue, Platon nâavait donc pas tout a fait tort de se mefier des artistes quand il condamnait dans La Republique lâartiste pour son illusionnisme. La critique porterait a plein contre lâart commercial » qui est le notre aujourdâhui, lâart voue a la pure et simple consommation de masse. Cet art la nâest-il pas souvent un leurre donne en pature au peuple, au peuple quâil faut nourrir avec du pain et des jeux ? 1 Par art Platon entend tout a la fois la creation divine, qui rassemble les manifestations variees de la Nature, et la creation humaine. Si la creation humaine est seulement un art de copier la Nature ; une copie, restera une simple imitation cherchant a reproduire les proportions et les couleurs de son modele. Mais la Nature fera toujours mieux que ce que lâart produit par simple imitation. Ou bien lâart est une maniere de creer des simulacres, comme une fausse porte peinte qui donne tellement une impression de verite, que lâon se dirigerait vers elle pour sortir. Le simulacre donne lâillusion de lâobjet quand celui-ci ne peut-etre purement et simplement copie. Mais lâintention dans lâart de creer des illusions est encore plus discutable que celle de produire des imitations, car câest lâintention de plonger le spectateur dans une representation qui nâest quâun fantasme. Ce type dâart ne vise que le plaisir de seduire, de flatter, de plaire pour seulement distraire au moyen dâillusions qui remplacent la realite. Il est donc sophistique par essence. Ce nâest plus seulement du mensonge, câest une volonte de de-tourner du reel, de dis-traire, de di-vertir dans un monde dâillusion le spectateur, lâirreel prenant alors le pas sur le reel. Il est assez evident que nous disposons aujourdâhui de moyens techniques extraordinaires de produire de lâillusion. Et câest pourquoi la critique de Platon porte a plein sur nos productions postmodernes. Mais si justement, nous refusons de manger de ce pain la, de reduire lâart a une puissance de divertissement, si nous sommes dâaccord pour reconnaitre a lâart une puissance dâeveil de notre sensibilite, alors nous verrons lâart pour ce quâil est, un element essentiel de la Culture. texte Lâart nâest certainement pas fait pour seulement procurer des illusions et une evasion hors de la realite. Puisque le mot realite » comporte une ambiguite, alors preferons lui un autre mot, la Vie. Dis autrement lâart nâest pas la pour nous detourner de la vie, mais au contraire, pour nous y ramener par le biais de sensibilite. Tel est le sens de la formule de Proust si mal comprise la vraie vie, câest la litterature ». Ce nâest pas, comme on pourrait le penser, quâil faille fuir cette vie qui est la notre pour nous refugier dans un autre monde abstrait et irreel qui serait celui des la litterature. Non, le travail de lâecrivain est precisement de transporter dans le sensible la tonalite vivante et pathetique de la vie, lors meme que cette vie tend la plupart du temps a sâoublier sous le poids ecrasant de la realite ». Cette vie est identiquement la meme en lâecrivain et en chacun de nous. Proust le formule ainsi La vraie vie, la vie enfin decouverte et eclaircie, la seule vie par consequent pleinement vecue, câest la litterature. Cette vie qui, en un sens habite chaque instant chez tous les hommes aussi bien que chez lâartiste. Mais ils ne la voient pas parce quâils ne cherchent pas a lâeclaircir ». Eclaircir, pour lâecrivain, câest ecrire et ecrire, câest manifester cette vie invisible que chacun porte en soi en sorte que dans lâ? uvre se rassemblent tout a la fois la sensibilite la plus haute et lâintelligence la plus deliee. Ce qui nous manque cruellement dans la soit-disant realite », dont on nous parle si souvent, cette realite qui nâest lâexpression dâune vie qui manque de presence, cette vie dont la definition est si etroite, quâelle ne tient comme le dit Proust, que dans ces buts pratiques que nous appelons faussement la vie ». Le travail de lâartiste, de chercher a apercevoir sous de la matiere, de sous de lâexperience, sous des mots, quelque chose de different, câest exactement le travail inverse » du mouvement qui nous detourne de nous-meme pour nous confiner dans lâordre des objets dit reels ». Detourner » prend tout son sens quand il sâagit de savoir si oui ou non lâart est tourne vers la vie. Ce quelque chose » de si mysterieux, dont Parle Proust, que cherche a voir lâartiste, Michel Henry lâappelle la Vie. Et ce voir tres sensible de la Vie est lâessence meme de ce qui est rendu dans le style dâun ecrivain. Ainsi, le style pour lâecrivain, aussi bien que la couleur pour le peintre est une question non de technique mais de vision ». Proust rejoint ici exactement ce que dit de lâecrivain son exact contemporain Bergson ainsi, ceux qui ont le talent de lâecrivain se replieront plutot sur eux-memes. Sous les milles actions naissantes qui dessinent au dehors un sentiment, derriere le mot banal et social qui exprime et recouvre un etat dâame individuel, câest le sentiment, câest lâetat dâame quâils iront chercher simple et pur». En cela lâecrivain rejoint par la musique de son style, le travail de ceux qui sont musiciens. Des musiciens, Bergson dit que Sous ses joies et ces tristesses qui peuvent a la rigueur se traduire en paroles, ils saisiront quelque chose ⊠certains rythmes de vie et de respiration qui sont plus nterieurs a lâhomme que ses sentiments interieurs, etant la loi vivante, variable avec chaque personne, de sa depression et de son exaltation, de ses regrets et de ses esperances. En degageant et en accentuant cette musique, ils lâimposeront a notre attention, ils feront que nous nous y insereront involontairement, comme les passants qui entrent dans une danse. Et par la, ils nous ameneront a ebranler aussi, tout au fond de nous, quelque chose qui attendait le moment de vibrer ». La musique est presentee par Bergson comme lâart le plus intime, car lie a lâecoulement interieur du vecu depouille de toute representation, lâecoulement de cette vie qui est toute entiere dans lâepreuve immanente de soi en chacun de nous. En deca de tout visible, en deca de toute representation est la Vie qui cohere avec soi, cette Vie dont la tonalite pathetique nous est si bien rendue par la puissance, la beaute, la douceur, la gravite, la joie vivante de la musique. Ce nâest pas par hasard et ce nâest pas pour rien que lâon parle de petite musique » reconnaissable dans le style dâun ecrivain. Il y a une musique reconnaissable entre toute, dans le style de Giono et cette musique nâest pas la musique du style dâAlbert Cohen, de Sylvie Germain, de Saint-Exupery, de Rousseau, de Rabindranath Tagore, dâHerman Hesse ou de Balzac. Il ne faut que quelques page de lecture dâun roman pour se rendre compte assez vite si oui ou non nous avons affaire a un ecrivain, car la musique du style sera la. Quand elle nây est pas, il peut y avoir des informations, un jeu de divertissement, mais ce nâest pas vraiment de lâart. Câest le genre de livre que lâon lit un jour et qui est immediatement oublie le lendemain, qui ne laisse rien parce quâil nây a pas cette vibration secrete de la Vie dans un style, cette vibration qui est au c? ur de lâart qui seule est capable de nous toucher vraiment. Mais etre touche, etre touche au fond de soi, etre bouleverse durablement, nâest-ce pas cela qui est essentiel dans notre rapport direct ou indirect a la Vie ? Dans notre rapport direct ou indirect avec lâessence meme de la realite ? Dans notre eveil ? Il y a dans les textes de Stephen Jourdain des indications remarquables dans ce sens. Dans Voyage au centre de soi, au chapitre VII, intitule lâexigence de lâecriture, il dit ceci de sa propre vocation dâecrivain Je nâexerce pas un sacerdoce, je ne remplis pas une mission. Et surtout, je ne transmets pas dâinformation. Ici sur Terre, ca va mal. Pampas et cornemuses excisees, defilent devant les ambassades. Lâoiseau piaille, les mots devoyes pissent lâinformation. Il nâest plus dâecrivain. Rien ne mâest plus etranger que la notion dâutilite. Asservir âecriture a une fonction, serait-ce celle de faire jaillir dans mon semblable lâetincelle de lâeveil, equivaudrait a mes yeux a detourner a mon profit â et lâecriture et lâeveil. On ne communique pas un secret, on lâexprime dans un chant ». Câest lâart lui-meme qui est designe ici a travers lâecriture comme pure expression dâun chant en dehors de toute utilite et de toute volonte dâadequation a la realite » convaincante des faits et des chiffres. Reciproquement, le voyage dans la lecture nâa pas non plus a etre asservi a une utilite, ni a une stricte adequation a la realite. Le voyage dans la litterature est une rencontre qui sâatteint dans la commotion interieure quâen nous lâecrivain provoque. Cette commotion que secretement tout lecteur recherche est eveil. Il y a une relation subtile entre lâart et lâeveil, entre lâeveil de la sensibilite et lâeveil tout court. Pour cela, il nâest peut-etre pas indispensable de sâinteresser a la litterature. Mais enfin, le terrain doit etre prepare, le jardin cultive, la sensibilite eduquee⊠On ne peut meconnaitre lâimportance de la culture au sens le plus profond du terme». Ce quâil dit ensuite est assez etonnant. Meme si la litterature participait a un certain degre au sommeil et a lâillusion, il reste que lâon ne peut bien sâeveiller que si on sait correctement rever ! Bien sur, la litterature, Rimbaud, Proust et tutti quanti participent aussi de lâhallucination et du sommeil ; mais câest une bonne facon de rever. Et lâon ne saurait sâeveiller si lâon reve mal ». Câest encore la meme lecon, la preparation de la sensibilite est essentielle pour quâau sein de la fete du sensible lâesprit rencontre le Reel. Ce que nous oublions toujours, câest que la donation du Reel est a chaque instant presente dans la donation vivante du present. Sâil est une mission de lâart, expliquait Bergson, câest bien de rendre cette donation plus accessible. Quand je me rends dans un musee, et que je mâarrete devant une splendide buste dâun bouddha souriant, si je suis reellement saisi par le rayonnement, la presence de la statue, je ne vais pas pour autant me mettre a rever pour mâevader de la realite, pour la bonne et simple raison que la statue dont le mystere mâenveloppe, que cette statue est la realite. Le reel est ce qui est toujours-deja la et jamais ailleurs. Le Reel est toujours-deja la de maniere intemporelle. Si la Realite est intemporelle, lâart, en tant quâexpression de la Realite est egalement intemporel. * * * La question de savoir si lâart nous detourne ou pas de la realite est une question piegee, car elle presuppose la reference a une realite » indubitable qui nâest aucunement mise en question. Il faudrait dâabord savoir ce quâest la realite avant de se demander en quoi lâart peut oui ou non nous en detourner. Ce qui est bien actuel dans cette question, câest sa resonance dans la culture postmoderne axee sur le divertissement. Aujourdâhui, lâopinion selon laquelle lâart a pour fin une evasion est a ce point recue que, meme parmi les specialistes de lâart, il est admis que lâart repond a une quete evasive de lâailleurs. Cette idee est martelee dans les media, repetee immediatement et sans reflexion par le lyceen qui doit composer sur lâesthetique et lâetudiant qui fait de lâhistoire de lâart. Câest un sous-entendu qui fait echo au monde ambiant la realite, elle nous ennuie, elle nous deprime, elle nous agresse. Alors, tous les moyens sont bons pour fuir dans un ailleurs plus agreable. Au fond entre la drogue et lâart pas de difference, le but, câest de sâeclater » dans une ailleurs. Et finalement, lâart, cela sert a cela, autant dans la creation, que du point de vue de la contemplation. Il y a heureusement des esprits assez perspicaces pour avoir compris que lâart, loin dâetre le vehicule de la fuite, pouvait etre ce pas de danse qui nous emporte et nous ramene au sein du Reel. La ou nous sommes. Au sein de la Vie, de sa Joie dâetre et de ses souffrances, de son eternel jeu avec elle-meme et son experience pathetique.
l art est l illusion d une illusion