Universitéd'été 2020 - À quelques mois de la célébration des 150 ans de la Commune de Paris, quel héritage ? Que faire de l’État ? Quelle démocratie sociale ? Avec Adèle Dorada (Union communiste libertaire), MarcPlocki (association « Faisons vivre la Commune ») et Olivier Besancenot DéambulationLa Commune de Paris et Bordeaux : 2021 marque le 150è anniversaire de la Commune de Paris. Quelles répercussions à Bordeaux ? Nous en parlerons au cours de cette nouvelle déambulation organisée par l’association PourQuoiPas. Départ des Quinconces et la fin du Second Empire, puis avec le Grand BlocCNEP : Charles de Gaulle (1890-1970) Commentaire Dans le cadre du 150e anniversaire des événements de la Commune de Paris, notre partenaire la C.N.E.P. la Chambre syndicale française des Négociants et Experts en LaCommune de Paris a marqué les esprits par les profonds changements sociaux qu’elle a expérimentés et revendiqués entre le soulèvement du peuple parisien, le 18 mars 1871, et la reddition du 29 mai, à la suite des massacres de la “semaine sanglante”. Pourtant, la Commune aura duré à peine plus que le temps des cerises: 72 jours. Paru à Àl'occasion du 150e anniversaire de la Commune de Paris est organisé un edit-a-thon afin de créer et d'améliorer les articles sur l'insurrection parisienne de 1871 et toutes celles en Maisla Commune de Paris a marqué les esprits et sa commémoration en 1886 est le déclencheur de grandes émeutes à Liège et dans le Hainaut. Lesquelles contribuèrent à l’obtention d’une première forme de réglementation sociale. Trois parties dans l'exposition. Dans le cadre du 150e anniversaire de la Commune de Paris, une LaVille de Paris va lancer une série d'événements pour marquer le 150e anniversaire de la Commune, à partir du 18 mars, date de début du soulèvement LwVmP. — 20 Mai 2021 — appel Cette année, nous commémorons le 150 e anniversaire de la Commune de Paris qui a eu lieu du 18 mars 1871 au 28 mai 1871. Suite au travail de recherche sur des femmes de la Commune, le GAF, Groupe d’Actions Féministes de Besançon vous invite à découvrir les portraits de ces communardes lors d’une manifestation le 28 mai, dernier jour de la Semaine sanglante. Ces portraits et autres affiches sur la Commune seront accrochés le long du parcours. La Chorale Rouge et Noir souhaitant aussi commémorer cette insurrection populaire, nous déambulerons ensemble. Ce sera l'occasion d'entendre des chants révolutionnaires écrits pendant ou sur la Commune. Vendredi 28 mai 2021, Rassemblement à 17h00 place Bacchus, Départ à 17h15 puis nous descendrons vers le centre ville Arrêts pont Battant, place de la Révolution, Place Pasteur, place du 8 septembre. Merci de faire passer l'info. Vive la Commune et les Communardes ! Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous Cette année se déroule le 150e anniversaire de la Commune de Paris, ce mouvement insurrectionnel, qui se déroula, essentiellement, dans la capitale, et constitua un moment clef de l'Histoire, un espoir, bref mais intense, d'émancipation, de transformations sociales, et de revendications politiques, pour combattre les relents réactionnaires et rétrogrades de certains dirigeants de l'époque. L'intérêt de la Commune fut double, à l'époque d'une part, témoigner de l'injustice notable de certaines politiques menées, au moment de l'Empire; d'autre part, constituer une source d'inspiration décisive pour de nombreux mouvements sociaux et pour la gauche, en France et dans le monde, dans les décennies et le siècle qui s'en sont suivies, pour penser des politiques de transformations sociales, dont se revendiquent encore aujourd'hui de nombreux citoyens. Jean Pierre Azéma et Michel Winock, dans "Les Communards", Le Seuil 1964, collection Tempus, et Édith Thomas, dans "les Pétroleuses", Gallimard, 1963, collection Folio, nous retracent, de manière historique, avec toute la minutie et la précision chronologique qui s'imposent, le déroulement, en quelques mois, de ce mouvement social très intense, dont le prétexte prétexte fut, dans le paysage politique, la guerre entre la France et la Prusse. La capitulation de la première, et l'incurie des dirigeants de l'époque, dont Adolphe Thiers, notamment, dont la politique ne se démarquaient pas vraiment de la politique impériale et impopulaire de Napoléon 3. Du 19 Juillet 1870, date de la déclaration de guerre entre la France et la Prusse, jusqu'à l'écrasement de la Commune de Paris, qui prit fin le 28 Mai 1871, se trouve expliquées les causes de ce renversement inédit et soudain des valeurs, en phase avec les idéaux et les débats intenses qui agitèrent la Révolution Française, mais également les forces politiques de gauche en mouve-ment, pendant cette période. Si la République fut proclamée le 4 Septembre, les conditions de la capitulation humiliante, le 28 Janvier 1871, consentie par l'armée française, qui dut céder 5 millions de francs, ainsi que l'Alsace et la Lorraine, et les conditions de siège effroyables subies par la population parisienne, et l'incapacité manifeste du gouvernement de l'époque à prendre des mesures fortes pour soulager le peuple de Paris d'une famine endémique et du froid hivernal, causèrent cette révolte irrépressible et décisive des forces de progrès contre les puissances réactionnaires. Ainsi, une "chambre conservatrice", après des élections, se met en place, mais l'idée de la Commune avait germé, dès les premiers pas de la proclamation de la République, pour marquer une rupture nette et franche avec l'Empire. Le gouvernement très vite se refuse à prendre la mesure de la situation, et n'organise pas la "réquisition" alimentaire pourtant nécessaire, se refuse à prononcer un "moratoire" indispensable sur les loyers, et impose la remise de ceux-ci à des "commerçants ruinés". Pire même, le rationnement s'organise cyniquement par le marché noir de fait, qui rend l'accès alimentaire inaccessible aux plus démunis, alors que des zones d'abondance scandaleuses persistent paradoxalement localement. De la sorte, le pouvoir réactionnaire de Thiers, pourtant élu le 2 Février, se retrouvera, très vite chassé à Versailles, incarnation symbolique de l'Ancien Régime liberticide, là où s'était installé les prussiens, devant lesquels il avait si vite capitulé. Michel Winock et Jean Pierre Azéma, d'une part, Édith Thomas, de l'autre, retracent les évènements qui permirent brièvement aux communards et communardes, de prendre le contrôle des opérations et proposer des transformations révolutionnaires, dans le débat public, tant dans le domaine social, mais aussi éducatif, économique, et dans la vie citoyenne. Cet exercice de "démocratie directe", telle que Rousseau l'avait envisagé dans le "Contrat Social", fut expérimenté par les communards de la constitution de la Garde Nationale, qui marcha, une première fois sur l'Hôtel de Ville, le 28 Janvier, jusqu'à la fin de cette expérience de démocratie citoyenne, le 28 Mai, en passant par la prise décisive de l'Hôtel de Ville, le 18 Mars, les parisiens connurent un épisode inédit d'expression et d'intense activité démocratiques, avec la présence de membres élus, la constitution de commissions finances, éducation, guerre, etc, et la création de clubs en tous genres foisonnant comme pendant la période la plus active de la Révolution française "Union des femmes", "comité de vigilance des femmes de Montmartre", le "club des prolétaires". Cette agitation fut propice à de nombreux débats auxquels se livrèrent les communards, et le caractère spontané et horizontal de ces débats en donnèrent un caractère démocratique et révolutionnaire. Les discussions portèrent notamment sur l'orientation socialiste ou anarchiste ou autoritaire, voire dictatoriale à donner à ce mouvement social, et sur la nécessité d'organiser les libertés publiques et/ou de les réprimer. La Commune de Paris retrouva ainsi les grandes lignes de discussion qui agitèrent la Révolution française, et notamment les grandes lignes de fracture entre les "montagnards", nécessairement "jacobins", et partisans d'une République "une et indivisible", et les girondins, partisans, au contraire, d'une "vision locale, décentralisée, autonome du pouvoir central", différenciée, telle que se réclamait finalement le mouvement communaliste. D'autre part, la Commune de Paris fit émerger des personnalités très diverses, donnant une place importante et une expression remarquable, à l'ensemble des catégories socioprofessionnelles de la population, dans toutes leur diversité ainsi Charles Delescluze, montagnard d'âge mûr, cherchait à s'inspirer de la Constitution de 1793, et prônait la nécessité de manifester à "mains nues" contre l'ennemi versaillais, probablement par idéalisme. Ou encore Eugène Varlin, "l'ouvrier relieur", qui participa à des grèves, tout en adhérant à "l'Internationale de 1864". Ou encore Jules Vallès, l'écrivain, et fils d'intellectuels, engagé, politiquement, dès le coup d'État de 1851, et auteur d'une trilogie biographique, "l'enfant", "le bâchelier", "l'insurgé", témoignant de son engagement pour la Commune de Paris. Ou encore le poète Jean Baptiste Clément, auteur du "Temps des Cerises", et en l'honneur duquel le chanteur Jean Ferrat fit une chanson. Mais encore, le peintre réaliste Gustave Courbet, qui proposa d'abattre la Colonne Vendôme, symbole, selon lui, de l'oppression impériale. Enfin Blanqui, athée et partisan d'une école laïque, gratuite et obligatoire. Entre les mesures d'urgence qui s'imposèrent pour soulager la souffrance du peuple de Paris moratoire d'un ou de plusieurs loyers pour les parisiens, du fait de la situation alimentaire et sanitaire catastrophique, la distribution de pensions de veuvage aux femmes des membres de la garde nationale tués dans les combats, distribution gratuite des biens cédés au Mont de Piété, aux indigents, la Commune fut également l'occasion de discussions acharnées sur la volonté de pratiquer la "séparation de l'Église et de l'État", avec la volonté de retirer aux congrégations religieuses, le monopole de l'enseignement notamment, et de s'orienter progressivement vers un État laïc, ce qui annonçait les lois de Jules Ferry, et la loi de 1905. De même, de nombreuses questions furent débattues, sans être résolument, comme la nécessité d'élargir la "liberté de la presse" ou de la restreindre, notamment vis-à-vis des journaux "réactionnaires". La nécessité de donner au nouveau pouvoir une orientation volontairement autoritaire, comme le souhaitaient les courants communistes, ou au contraire une orientation libertaire courants socialistes, anarchistes. Enfin, outre cette relative liberté et spontanéité des discussions entreprises, dans cet exercice de démocratie directe inédite, la diversité des acteurs en présence, et l'absence de système pyramidal qui y prévalait, la Commune se caractérise également, de manière singulière, par le poids pris par l'engagement décisif des femmes. Si celles-ci durent affronter, pendant ce mouvement social, les préjugés inexcusables de la presse versaillaises qui les décrivaient comme des personnes "avides de sang", "animées par la paresse", mais également par le regard condescendant de leurs collègues insurgés masculins, comme "Marx", qui bien que n'étant pas présent sur place, et commentant l'évènement politique de l'extérieur, voient dans l'engagement des communardes des "cocottes ayant retrouvé la piste de leurs protecteurs, à savoir, la famille, la religion, et surtout la propriété", elles ne lésinèrent pas néanmoins sur l'engagement citoyen si la Commune ne porta pas précisément au devant de la scène des revendications féministes proprement dit, hormis la nécessité de se déclarer partisan du travail des femmes, comme Marx, à la différence de Proudhon, qui y était opposé, ou encore la nécessité de favoriser une dignité salariale pour la gente féminine, voire de promouvoir l'égalité salariale avec les hommes, pour endiguer le phénomène de la prostitution notamment, les femmes furent très engagées dans la protection des populations impliquées dans les combats les clubs féminins regorgeaient d'ambulancières, de lingères, de cantinières, volontaires pour porter secours aux populations en difficulté. Là encore, c'est la diversité des actrices en présence dans ce mouvement social, et son caractère volontiers horizontal qui est singulier et caractéristique. Une figure "héroïque", néanmoins se distingue tout particulièrement Louise Michel, à la fois institutrice, oratrice, et soldate, ainsi qu'ambulancière elle sauva un communard sur la butte Montmartre, là où naquit le mouvement communaliste, participa à la sauvegarde des blessés place de la Concorde, lors de l'offensive de Thiers et des versaillais, pendant la semaine sanglante, et elle prit plusieurs fois le fusil, pour tuer des adversaires. À tel point que Victor Hugo lui consacra, en hommage, un poème, "viro Major", la décrivant comme un Enjolras féminin volontaire et déterminé dans la mêlée parisienne. Néanmoins, d'autres figures féminines s'illustrèrent pendant la Commune, comme la journaliste féministe André Léo, qui revendiqua l'instruction ainsi que la liberté de la presse, et plus généralement la Défense des Droits et des Libertés, et faisant l'éloge, dans "la sociale", son journal, des femmes prêtant mains fortes aux combattants de la Commune. Ou encore Marguerite Tinayre, femme écrivaine engagée, qui embrassa, pendant la Commune, la cause du socialisme. Ou encore Julie Daubié, engagée dans la Commune, et première femme reçue au baccalauréat, ce qui témoignait de la volonté des femmes de s'occuper de l'administration des choses, en s'élevant par l'instruction, l'éducation. Enfin, du point de vue de la violence, le bilan est nuancé, même si l'on doit constater l'implacable répression dont furent victimes les forces communardes par la contre-offensive versaillaise de Thiers, pendant la semaine sanglante, où l'on compta entre "15 000 à 25 000 morts" communards, la plupart fusillés, comme ceux du mur des fédérés, au Père La Chaise, notamment, ou encore la répression qui marqua les combats à La Butte aux Cailles, dernier bastion de Résistance. Certes, les communards ont commis quelques actes répréhensibles, comme les incendies qui occasionnèrent des dégâts à l'hôtel de ville, aux Tuileries, notamment, et quelques otages éliminés, mais c'est sans commune mesure avec l'effroyable répression qui s'en est suivie. 10 000 condamnations, notamment, des condamnations à mort, des déportations en Nouvelle Calédonie eurent lieu, comme celle de Louise Michel, qui trouva alors l'occasion d'exercer ses talents d'institutrices auprès des populations indigènes locales, en apprenant leur culture, proche de la Nature, et put ensuite revenir en France, après l'instauration de la loi d'amnistie de 1880. Mais le mouvement communaliste se caractérisa également, du point de vue tactique et stratégique par un certain angélisme, que critiqua Marx, qui regretta que les communards, trop légalistes, ne réquisitionnent pas la banque de France, et préfèrent négocier avec elle, ou ne marchent pas sur Versailles pour anéantir et/ou neutraliser définitivement leurs adversaires, donnant l'occasion à ces derniers d'organiser la riposte et des représailles décisives. Enfin, si la Commune fut un mouvement local, essentiellement parisien, il essaima brièvement en province Toulouse, Lyon, Narbonne, Saint Étienne, mais fut bien vite neutralisé, par manque d'organisation, et du fait des manoeuvres insidieuses de Thiers. L'anniversaire des 150 ans de la Commune est donc l'occasion de réaliser un bilan et de reconstituer un témoignage historique exemplaire de ce mouvement social unique dans l'histoire du mouvement ouvrier, pour péréniser la mémoire et la conscience citoyenne en France et dans le monde, en faveur de forces de progrès et de transformations sociales. "Les communards" de Jean Pierre Azéma et Michel Winock, Le Seuil 1964, collection Tempus, 1 volume, 187 p."Les Pétroleuses", d'Édith Thomas, Gallimard 1963, collection Folio histoire, 1 volume, 394 p. Vous pensez que, à quelques rares exceptions près • Les hommes politiques ne sont, au mieux que des minables et prétentieux carriéristes imbus de leurs personnes, au pire les vraies racailles de ce pays, uniquement intéressés par l'argent et le pouvoir. • La sincérité des dirigeants des grands syndicats est très sérieusement sujette à caution ; • L'ultra-libéralisme est la nouvelle grande peste. • Toutes les religions n'apportent qu’hypocrisie, haine et soumission. Elles sont presque toujours à l'origine de guerres et de massacres. • Vous êtes contre tous les systèmes autoritaires et pyramidaux! Anarchistes de tous bords, rejoignez nous pour une cohésion efficace du partage de nos valeurs ! Alors que la Ville de Paris lance les célébrations du 150e anniversaire de l’insurrection, l’histoire de la Commune de Paris, qui ne dura que soixante-douze jours, fait de nouveau l’objet de controverses politiques, explique à Londres The Guardian. Réservé aux abonnés Publié le 18 mars 2021 à 05h58 Lecture 7 min. PHOTO Photo12/Alamy/Archivah Il y a quelques années, alors que les cheminots manifestaient à Paris contre le projet de réformes du gouvernement, on a pu voir dans la foule ce calicot qui rappelait le passé révolutionnaire de la France, et qui disait “Mai 68 on s’en fout, on veut 1871.” Le message était clair, les manifestants ne plaisantaient pas. Ces temps-ci, c’est avec une nostalgie mêlée de tendresse que l’on se souvient de la révolte estudiantine de 1968 et de son slogan “Soyez réalistes, demandez l’impossible.” Mais dans les annales des bouleversements révolutionnaires français, la mémoire de la Commune de Paris en 1871 et de ses barricades sanglantes se pare d’une aura plus intense, plus sombre. “Contrairement à 1789, la Commune n’a jamais vraiment été intégrée dans le roman national”, explique Mathilde Larrère, une historienne spécialiste des mouvements radicaux dans la France du XIXe siècle. Sauvage, anarchique, dominée par les pauvres de Paris, la Commune a été un objet de haine tant pour la bourgeoisie de gauche que pour les conservateurs et les monarchistes de droite. La répression sans merci dont elle a été victime, déclenchée par l’armée française, et la violence qu’elle a impliquée sont à l’origine de plaies qui ne se sont jamais refermées. “La Commune de 1871 n’a jamais fait partie de la mémoire collective consensuelle”, dit Mathilde Larrère. Dans la société respectable, elle était considérée comme inacceptable. Précurseurs des luttes d’aujourd’hui Mais cent cinquante ans plus tard exactement, les “communards” sont de retour, et ils divisent à nouveau Paris. Pour célébrer cet anniversaire, la maire de Paris, Anne Hidalgo doit planter ce mois-ci un arbre mémorial à Montmartre, le creuset de la révolte. Le square Louise-Michel, du nom de la plus célèbre des communardes, sera envahi de Parisiens qui porteront des silhouettes représentant les boulangers, cordonniers et lavandières qui avaient pris le contrôle de la capitale en 1871. Intitulé “Nous la Commune”, le rassemblement donnera le coup d’envoi d’une série d’expositions, de conférences et de concerts, de pièces et de rencontres de poésie, et ce jusqu’au mois de mai. D’après Laurence Patrice, la conseillère de la Ville de Paris en charge de la supervision des commémorations, le temps est venu de reconnaître que les révolutionnaires de 1871 étaient des précurseurs Nous parlons d’un grand groupe de citoyens qui se sont rassemblés pour prendre leur destinée en main. Il y avait quelque chose de moderne dans ce que défendait la Commune, et ses aspirations étaient proches de ce que certains veulent aujourd’hui. Les communards se sont battus pour avoir des représentants politiques légitimes, responsables. Ils voulaient donner le droit de vote aux femmes, qui ont joué un rôle immense dans la Commune. Ils prônaient l’égalité des salaires, ils ont réquisitionné des logements vides pour les sans-abris. La Commune a accordé la citoyenneté à des étrangers, et assuré un libre accès à la justice.” Une idéologie que l La suite est réservée aux abonnés... Accédez à tous les contenus abonnés Soutenez une rédaction indépendante Recevez le Réveil Courrier chaque matin Source de l’article The Observer LondresLe plus ancien des journaux du dimanche 1791 est aussi l’un des fleurons de la qualité britannique». Il appartient au même groupe que le quotidien The Guardian mais est d’obédience libérale. Comme tous les journaux du dimanche britanniques, The Observer regorge de suppléments Sport, Argent, Voyages, Loisirs, etc. et pèse donc très lourd. Le journal est réputé pour ses enquêtes longues, fouillées et sérieuses. Le chroniqueur politique de The Observer, Andrew Rawnsley, est l’un des plus réputés du pays. Le dessinateur du journal, Chris Riddell, fait également figure de référence dans le monde de la caricature. En plus de ses suppléments réguliers, The Observer publie deux excellentes revues sur la gastronomie et le sport Food Monthly et Sports Monthly. Le Food Monthly n’est malheureusement pas distribué en dehors du Royaume-Uni, mais on peut le consulter sur le site web du le même site, on accède à l’édition web du Guardian, car le groupe du même nom a racheté The Observer. C’est sans doute l’un des sites les plus complets de la presse britannique. Lire la suite Nos services Que reste-t-il du Temps des Cerises ? Il y a 150 ans, une brève expérience politique et sociale naît sur les cendres de la défaite contre la Prusse la Commune de Paris. Le 18 mars 1871, une insurrection populaire éclate pour protéger les canons de la Butte Montmartre menacés par le gouvernement conservateur d’Adolphe Thiers. Les insurgés prennent Paris. Ils installent les barricades et s’organisent politiquement. Le 28 mars, la Commune de Paris est officiellement proclamée deux jours après l’élection du conseil de la Commune, gouvernement autonome et ancêtre du Conseil de Paris. Deux mois plus tard, le mouvement sera maté dans le sang jusqu’aux moindres recoins du cimetière du Père-Lachaise. C’est la semaine sanglante ».Entre-temps, durant ces 72 jours, un véritable programme politique, social et démocratique sur fond de liberté est mis en place la séparation de l’Eglise et de l’Etat est votée, des boucheries municipales sont créées, les logements vacants sont réquisitionnés, l’enseignement est valorisé, tout comme l’égalité hommes-femmes ou encore l’ouverture de la citoyenneté aux étrangers. Autant de valeurs et d’idées qui restent gravées 150 ans plus tard dans les différents groupes politiques parisiens au Conseil de Paris et en dehors de l’Hôtel de ville, ravagé à l’époque par les flammes des Communards. La Commune n’est pas morte »A la différence de la Commune de 1871, on ne trouve au Conseil de Paris 2021, aucune trace d’élus anarchistes d’obédience proudhonienne dans l’assemblée. La fédération anarchiste se tient en dehors de l’institution politique mais continue d’en diffuser les idées libertaires et autonomes. En réaction aux récents propos de la droite parisienne qui conteste les célébrations » des 150 ans, le groupe Commune de Paris 1871 a réagi dans un communiqué L’esprit versaillais existe toujours, tapi dans les rangs de cette droite réactionnaire qui ne manque jamais de souligner les oppositions de classes. La preuve ! Cela nous montre qu’il faut rester vigilant et qu’ils ne changent pas. A nous de souligner la modernité des idées de la Commune et de les intégrer dans les luttes d’aujourd’hui. » Le 29 mai prochain, les anarchistes ont annoncé leur présence lors de la montée au mur » des Fédérés, pour montrer que la Commune n’est pas morte ». Si celle-ci comptait dans ses rangs des anarchistes, minoritaires, on y trouvait aussi d’autres tendances. Parmi ses membres, on peut distinguer plusieurs groupes les républicains jacobins, les blanquistes et les socialistes, se réclamant du proudhonisme décentralisateur ou du collectivisme anti-autoritaire et enfin des indépendants », note dans La Commune de Paris 1871 les acteurs, l’événement, les lieux, Claude Latta, professeur d’histoire, chercheur associé à l’université de Saint-Étienne. Enfin, les femmes féministes ont aussi joué un rôle essentiel dans la Commune. En pointe, la militante Louise Michel. Beaucoup des valeurs que nous portons étaient celles de la Commune »Laurence Patrice PCF, adjointe d’Anne Hidalgo chargée de la mémoire et du monde combattant, qui prépare les célébrations en grande pompe du 150e anniversaire, soutient que l’alliance rose-verte-rouge d’Anne Hidalgo se place en héritière des idées et valeurs de la Commune. La Commune est une expérience de démocratie participative qui est un sujet dont on parle beaucoup et qui est une de nos préoccupations. Il y avait une grande modernité des sujets avec un aspect avant-gardiste. Notamment la place des femmes, la liberté d’aimer, l’amélioration des conditions de travail et de vie pour les plus modestes, l’accueil des étrangers… C’est d’actualité. Beaucoup des valeurs que nous portons aujourd’hui étaient au cœur de celles de la Commune. »De son côté, la droite parisienne ne considère pas la Commune comme une référence politique clé, sans être dans le déni » de cette époque qui fait partie de l’histoire de Paris », rappelle Rudolph Granier, conseiller de Paris et élu du 18e arrondissement.LR. Mais d’autres groupes politiques se revendiquent du mouvement révolutionnaire parisien et le défendent encore. Fin janvier, les écologistes de la capitale ont demandé au gouvernement de reporter le classement du Sacré-cœur, comme monument historique » car construit avec le sang des Communards ». Ce voeu a été voté par les forces de gauche et ce afin de ne pas heurter et respecter ainsi les commémorations liées à la Commune ». Quelques mois auparavant, le préfet d’Ile-de-France avait décidé d'inscrire la basilique au rang de monument historique à l'été 2021. Le gouvernement, par la voix de la ministre de la culture Roselyne Bachelot, s’en était même félicitée. Finalement, son classement ne devrait se faire qu'en 2022. On voit encore des dérives versaillaises au Conseil de Paris »Car Paris est indissociable de la Commune qui marquera aussi le début de l’époque où on se méfie de l’indépendance des Parisiens », note Laurence Patrice. La capitale sera en effet privée de maire de 1871 à 1977. A gauche de la gauche, la Commune résonne toujours. Nous nous en revendiquons pour toutes ses idées novatrices. Malheureusement, 150 ans plus tard, certaines choses peinent à évoluer comme l’égalité salariale », affirme Raphaëlle Primet, conseillère de Paris PCF. 150 ans, c’est l’occasion de marquer le coup, de mettre au goût du jour les idées de la Commune, mettre en avant les valeurs et les avancées dans un but d’éducation populaire. […] En tout cas, je suis surprise de voir que la droite parisienne monte autant au créneau sur le sujet. Avant ils acceptaient un peu le truc, là ils se radicalisent », conclut-elle. Le groupe espère profiter de cet anniversaire pour ressortir un projet des cartons renommer la station de métro Belleville, Belleville – Commune de Paris 1871 ».Toujours à gauche dans l’hémicycle, Danielle Simonnet, conseillère de Paris LFI se pose, elle aussi, en héritière ». Je me retrouve pleinement dans les idées de la Commune, dans sa démarche insurrectionnelle, son patriotisme républicain et une démocratie au service de l’égalité et de la liberté. La Commune a été confrontée à la situation d’urgence sociale et a répondu avec une exigence démocratique », détaille-t-elle. Et de conclure En tout cas, 150 ans après, on voit encore des dérives versaillaises au Conseil de Paris, et un mépris de classe dans les rangs de la droite mais aussi chez les socialistes. Pendant les "gilets jaunes", ils étaient surtout solidaires des familles des vitrines ». Des vitrines sur lesquelles fleurissent encore lors de manifestations quelques tags en l’honneur de la Commune.

150e anniversaire de la commune de paris